La Tunisie a été le théâtre, aujourd’hui, d’un événement phare pour l’industrie du ciment et des matériaux de construction. Du 26 au 28 Novembre 2024, sous la présidence du Chef du Gouvernement, la 27e Conférence et Exposition Internationale Arabe sur le Ciment et les matériaux de construction (AICCE27) s’est tenue à Tunis. Organisé par l’Union Arabe pour le Ciment et les Matériaux de construction (UACM) en partenariat avec le Ministère de l’Énergie, des Mines et des Énergies renouvelables et l’Union Tunisienne de l’Industrie, du Commerce et de l’Artisanat (UTICA), cet événement a réuni plus de 500 participants des cinq continents, incluant des représentants de l’UACM, des institutions arabes et internationales, des entreprises, des universités, des cabinets de conseil spécialisés, des médias et bien d’autres invités.
L’événement a offert une plateforme unique pour échanger sur les enjeux actuels du secteur, notamment la durabilité, l’innovation technologique et la transition énergétique. Parmi les personnalités présentes figuraient Fatma Thabet Chiboub, Ministre de l’Énergie, des Mines et des Énergies renouvelables, Ahmed Mahmoud Al-Rousan, Secrétaire général de l’UACM, Mohamed Salah Ben Aissa, Secrétaire général adjoint et Président du Centre de la Ligue arabe à Tunis, Samir Majoul, Président de l’UTICA, ainsi que Brahim Sanaâ, Directeur général de Carthage Cement et représentant l’État tunisien. Ce forum a ainsi permis de mettre en lumière les défis et les opportunités qui façonnent l’avenir de cette industrie essentielle.
Enjeux et perspectives pour l’industrie du ciment
Dans son discours d’ouverture, Ben Aissa a souligné l’importance stratégique des stratégies de développement urbain durable à l’horizon 2030, mettant en évidence leur lien direct avec l’industrie du ciment, un secteur clé dans la transformation des villes et des infrastructures modernes. Il a précisé que les objectifs de développement durable de l’ONU sont étroitement liés à l’évolution des techniques de fabrication du ciment. Il a également insisté sur le rôle central que cette industrie doit jouer dans la réduction de son empreinte environnementale afin de répondre aux défis de demain.
A cette occasion, Al-Rousan, a souligné que la production de ciment dans les pays arabes avait atteint un impressionnant total de 390 millions de tonnes. Cependant, il a noté que la consommation restait relativement faible, principalement en raison des défis économiques rencontrés par certains pays de la région.
De son côté, Majoul a retracé l’histoire de la fabrication du ciment et son rôle crucial dans l’économie, en mettant en lumière son impact sur la construction et le développement des infrastructures. Il a également abordé le rôle des fabricants de ciment en Tunisie, ainsi que les projets publics qui ont soutenu la croissance du secteur. Puis, il a souligné les défis actuels, insistant sur la nécessité de réduire les émissions de carbone afin de rendre l’industrie plus durable. Selon lui, cette transition vers des pratiques plus écologiques pourrait entraîner une révolution industrielle, en stimulant l’innovation et un développement économique plus responsable.
La ministre a, quant à elle, insisté sur la nécessité d’intensifier la coopération arabe dans ce secteur stratégique. Elle a détaillé les efforts de la Tunisie pour moderniser son industrie du ciment, en alignant ses actions avec les objectifs de développement durable. Elle a également mis en avant l’engagement du pays pour une transition énergétique ambitieuse, centrée sur les énergies renouvelables et l’économie circulaire, afin de réduire l’empreinte carbone et renforcer la compétitivité de l’industrie locale.
Défis et innovations: Une vision d’avenir pour l’industrie du ciment
Lors de cette conférence, environ 35 panels sont organisés sur trois jours pour aborder des enjeux majeurs pour l’avenir du secteur, tels que les technologies de production de ciment à faible émission de carbone, la gestion durable des ressources et les défis économiques actuels. Parmi les solutions proposées, l’amélioration de l’efficacité énergétique et la réduction de l’impact environnemental des processus de production sont des priorités.
Par ailleurs, les discussions se concentrent également sur des innovations clés, avec une attention particulière à la décarbonisation de l’industrie, l’utilisation de carburants alternatifs et les technologies associées, telles que les systèmes AFR pour la gestion flexible des combustibles. L’optimisation des procédés dans les cimenteries, notamment pour le contrôle de la température des fours et l’utilisation de réfractaires à haute performance, est également au programme. La transition vers un ciment plus écologique, notamment le remplacement partiel du clinker par de l’argile calcinée, est l’une des avancées les plus marquantes.
En outre, les experts explorent aussi des solutions pratiques pour améliorer l’efficacité énergétique et réduire les émissions, notamment grâce aux stations de carburant secondaire avancées et aux technologies Polysius pour la décarbonation. L’optimisation des circuits de broyage et la gestion des matières premières alternatives demeurent également des points importants. Enfin, les discussions mettent en lumière les progrès réalisés en numérisation et en valorisation des déchets, offrant ainsi des solutions pour réduire l’empreinte carbone tout en maintenant une productivité élevée.
L’exposition accompagnant la conférence a offert une vitrine exceptionnelle pour les entreprises du secteur, avec environ 107 exposants internationaux présentant des matériaux innovants et des technologies avancées, illustrant ainsi l’évolution du secteur vers des pratiques plus durables.